L’acceptation

Mon fils, Grégory, est devenu diabétique, il y a dix ans, à l’âge de deux ans. Quand les médecins m’ont annoncé le verdict, que Greg était DID, j’ai d’abord mis un petit moment à comprendre le danger de cette maladie car pour moi il était impossible d’avoir du diabète aussi jeune et je ne pensais pas qu’il pouvait y avoir autant de contraintes. On a pris le temps de tout m’expliquer et c’est au moment où on m’a dit que pour l’instant il était question de le stabiliser et que l’on partait pour trois semaines d’hospitalisation que j’ai compris que notre vie allait changer. Le monde était en train de s’écrouler à cause de la peur et aussi de l’inconnu, de devoir apprendre à gérer un diabète sur un petit bonhomme de deux ans pour ne pas mettre sa vie en danger.

Comment allions-nous faire ? Tout d’abord, il a fallu prévenir mon époux. Ensuite tout s’est très vite enchainé. Greg a été transféré au CHU Dijon et là, notre parcours formation pompe à insuline a commencé. Nous avons fait un programme intensif de cours sur une semaine, comme à l’école ! (apprentissage de piqure, pose de cathéter), de mots bizarre (bolus, ratio…) et finalement nous nous sommes aperçus que ce que nous  prenions  pour quelque chose de chaotique devenait au fur et à mesure des jours moins pesants…Et tout ça, nous n’ aurions pas pu l’apprendre si nous n’avions pas eu le Dr Candace BEN SIGNOR et son équipe derrière nous, qui n’hésitaient pas à venir tard le soir, pour tout nous apprendre. Nous sommes repartis une fois que nous savions à peu près tout.

Maintenant, 10 ans après, nous sommes devenus des parents qui ont appris à vivre avec la maladie de leur enfant. Nous lui avons apporté tous les soins nécessaires selon les besoins liés à son âge, et lui avons transmis toutes les connaissances apprises pour l’amener à 12 ans à être très autonome. Aujourd’hui, c’est un ado qui vit comme tout le monde. Il y a des hauts et des bas, liés à la maladie et à l’âge aussi, mais maintenant notre rôle a changé. Il n’est plus dans les soins car il n’a plus besoins de nous, il est dans l’étape « gestion de l’adolescence ».

Nous ne remercierons jamais assez le CHU de Dijon où le mot accompagnement a tout son sens.

Céline et Nicolas, parents de Grégory.